Les grands défis contemporains nous font redécouvrir notre destin commun, qu’il soit politique, démographique, économique ou écologique.
Notre « humanité » au sens de communauté d’hommes et de femmes se rappelle à nous. En effet, bien au delà des identités territoriales et nationales, il existe de la porosité entre nos nations, nos vies, nos identités, nos aspirations, nos décisions. La disparition des frontières économiques et écologiques a fait prendre conscience à l’opinion publique et aux décideurs de l’irrésistible interconnexion des phénomènes. Les enjeux contemporains, par leur complexité et interactivité, sont désormais l’affaire de tous, et donc de chacun. Personne n’a la clé. C’est désormais à l’ensemble des parties prenantes (organismes internationaux, Etats, gouvernements, collectivités, entreprises, syndicats, associations, médias, ONG, citoyens …) à travailler collectivement à définir des solutions convergentes, en bonne intelligence collective.
L’autre n’est pas le problème, c’est une partie de la solution. Cela semble facile à dire, presque “gentil”, c’est en réalité extrêmement compliqué, contre-nature, c’est une profonde révolution culturelle, quasi anthropologique après des siècles d’expansion, de croissance, de croisade, de conquête au détriment de l’autre, ennemi, étranger, opposant, qu’il faut soumettre, anéantir, exploiter, dominer.
Paradoxalement, à l’heure de l’angoisse de l’impasse, de la panne d’inspiration, de la question de survie écologique, ré-émerge l’idée qu’il y aura plus de chance à survivre ensemble qu’individuellement.
Cette démultiplication est également personnelle. Nos vies sont à dimensions multiples, il y a de la porosité entre nos identités de citoyens, de salariés, de consommateurs, d’habitants… L’acteur économique qu’est l’entreprise également est à multiples facettes, d’abord parce que c’est elle-même une communauté d’hommes et de femmes, ensuite parce qu’elle se fixe de plus en plus de multiples objectifs, partageant parfois avec les pouvoirs publics des missions de services publics. Nous sortons de l’ère monolithique pour rentrer dans la multipolarité. En matière politique, énergétique, économique, individuelle, nous sommes tous multipolaires.
Les enjeux du mix-énergie se révèlent chaque jour davantage, ceux d’un équilibre politique mondial multipolaire également. L’impératif besoin de réponse concertée face aux crises actuelles démontre la nécessité de la co-gestion. Et ceci s’applique aussi bien au plus haut niveau macro-politique qu’au plus fin niveau de proximité. Autrement dit, des nations unies aux collectivités locales, il est temps de sortir des schémas monolithiques et de gestion exclusive.
Plus les enjeux sont grands, plus la concertation et la capacité à innover, à répondre différemment, à s’inspirer des uns des autres, est nécessaire et créatrice.
Parmi ces parties prenantes co-gérantes, les entreprises privées et les institutions publiques ont de nouvelles responsabilités. Quand les premières, certes critiquables sur certains aspects, prennent conscience de leurs responsabilités en tant qu’acteurs de la société, les secondes se placent de plus en plus dans la culture du résultat et de l’efficacité. Nous convergeons. Les modèles d’organisations convergent, les objectifs également. Identités différentes, privées ou publiques, mais recherche partagée d’une gestion optimisée de nos vies interconnectées, interdépendantes, faites de communautés.
L’acteur économique qu’est l’entreprise participe à ces changements, voire ces mutations. Le climat actuel de suspicion voire de défiance vis-à-vis des politiques, mais aussi des entreprises, dans un contexte marqué par une remise en cause du « modèle économique » et par la révélation de comportements irresponsables n’entame pas, paradoxalement, le niveau d’attente et d’exigence en matière de gouvernance, d’éthique, d’écocitoyenneté.
Cette quête d’un nouveau paradigme n’est pas une quête du graal, elle est déjà en cours. Nous devons repenser notre façon de vivre ensemble, dans un modèle qui doit se réinventer, se ré-innover. Les partenariats public-privé sont une des clefs pour répondre à nos défis contemporains.
Pour répondre à nos enjeux contemporains, nous devons entreprendre ensemble, c’est à dire co-entreprendre.
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