Manifeste pour la beauté globale.
Pour la beauté des hommes et du monde.

Nous prenons soin de nous-mêmes, de notre apparence, de la beauté de notre peau, de notre sourire, de nos cheveux, de notre silhouette. Nous nous soucions de notre image, du regard des autres, de notre influence, de la place que nous occupons. Comme notre époque, notre beauté s’est anthropocentrée, retournée sur elle-même, elle n’a pas été épargnée par l’évolution du monde. Un monde où l’homme s’est détaché du monde, de la vie, du vivant, des autres vies, de son berceau, du terreau qui pourtant fait pousser les arbres et grandir les âmes.
Pour l’avenir des hommes et du monde, il n’est plus de beauté si elle n’est globale.
L’humanité peut-elle prétendre à la beauté dans un monde dévasté, exploité, souillé, sacrifié ? Peut-elle prétendre à la beauté si la beauté des hommes détruit la beauté du monde ? Quel est le sens de la beauté si elle n’est pas partagée, si elle devient exclusive des hommes au détriment du monde, dont la beauté nous a précédé et nous dépasse, immensément grande et inspirante, esthétique et profonde, visible et invisible, si forte et fragile à la fois ? La beauté des hommes doit reprendre racine dans la beauté du monde, en la resublimant pour se sublimer elle-même et atteindre une force, une puissance et une grandeur encore jamais atteinte : la beauté globale, pour une belle humanité, dans les yeux de la nature elle-même.
Cet ancrage, ce retour aux sources, cette reconnexion au reste de la vie, pour grandir avec et ensemble, c’est cela qui reconstruira notre beauté, cette beauté globale reconjuguant la beauté de notre âme avec notre beauté visuelle, une beauté des hommes en résonance avec la beauté du monde, la beauté d’un monde d’après que seul le respect de la beauté de la vie pourra reconstruire. Une beauté globale inspirée de la vie pour inspirer nos vies.
Ce qui est beau nous dépasse, nous grandit et nous sublime. Les périodes difficiles ou les engagements au service de l’autre révèlent souvent d’autres beautés : la beauté de l’entraide, de la solidarité, de l’effort, de l’autre, de l’écoute, de l’empathie, du désintérêt, du coeur et de l’âme. Ne dit-on une “belle personne” pour signifier sa beauté intérieure ? L’humanité doit redevenir une “belle humanité”. Par la beauté de regarder au delà de nous-mêmes, la beauté d’un élan, d’une envie de destin commun, d’une prise de conscience ; la beauté d’une humanité qui redécouvre son humanité, qui dépasse la beauté de chacun, et la révèle aussi dans ce que nous sommes capables de rendre beau, de préserver beau. La beauté du respect.
La beauté du nouveau monde sera globale ou ne sera pas. Cette beauté globale est notre nouveau destin, notre projet, pour conjuguer la beauté des hommes et la beauté du monde, la beauté d’une nature préservée et protectrice, la beauté de l’espoir et de la reconnaissance, la beauté de tous les sens : une beauté que nos yeux peuvent admirer, que notre cœur peut ressentir, une beauté qui apaise, réconforte et entraine notre esprit. Cette beauté globale est résonance, elle est symbiotique. A l’image de la beauté de la vie, elle est diverse, multi-échelles, visible et invisible, immobile et dynamique ; à la fois captivante et séductrice par ses apparences, émouvante et spirituelle par ses expressions intérieures et suggérées ; singulière et globale, c’est la beauté de l’ensemble et la beauté de chacun ; la beauté des hommes et la beauté de la maison des hommes ; la beauté du souci des générations futures, du respect des autres, des racines qui ne sont pas les nôtres, des terres qui sont loin de chez nous, d’un temps qui nous survivra.
Une beauté globale pour éduquer notre grandeur d’âme, pour à la fois nous ancrer et mieux nous détacher, nous envoler sans nous déraciner, nous échapper sans nous perdre. Ces derniers temps, le miroir a remplacé nos racines, notre point de fixation est devenu nous-mêmes. Nous nous sommes déracinés en nous enracinant autour de ce miroir de nous-mêmes. Nous devons le transformer en fenêtre sur le monde avant qu’il ne se brise. En nous autocentrant, nous nous sommes éloignés de nous-mêmes, car en réalité nous n’existons qu’au-delà de nous-mêmes, nous sommes le monde qui nous entoure, et ne formons qu’un avec lui, la nature et la vie.
La beauté de l’humanité dépasse la seule beauté de chacun, elle viendra de notre capacité à l’inscrire en résonance avec la beauté du monde. Reconstruire cette beauté globale est notre destin commun, pour un monde d’après heureux et apaisé, viable et vivable, prospère et respectueux.
Pour la beauté globale, des hommes et du monde, notre engagement, notre raison d’être et notre mission pour rebâtir un monde d’après déterminé et inspiré par la beauté de la relation entre l’homme et la nature. Une beauté globale réconciliante et vitale.
Alain Renaudin, président-fondateur de NewCorp Conseil, fondateur de Biomim’expo.