Notoriété du biomimétisme

1ère étude de notoriété du biomimétisme

Développement durable, économie circulaire, smart city, transition énergétique, biomimétisme, troisième révolution industrielle … NewCorp Conseil a souhaité mesurer la notoriété comparée des terminologies durables et effectuer la première mesure de notoriété du biomimétisme auprès des Français.

SYNTHESE

Pourquoi cette étude ?

Depuis la parution en 1987 du rapport Brundtland par la commission mondiale sur l’environnement aux Nations Unies, et utilisé comme référence pour le Sommet de la Terre de 1992 à Rio, le terme et l’idée même de développement durable a pris place dans l’opinion publique et dans les discours et programmes des décideurs publics et privés. Si le terme n’était encore connu que d’un Français sur trois au début des années 2000, il l’est désormais de plus de 9 Français sur 10.

Parallèlement à l’essor de ces enjeux et de cette terminologie pionnière et historique, une multitude d’autres appellations se sont développées. Tous ces termes sont justes et ne se proposent pas en alternatives ou synonymes du développement durable, mais viennent plutôt au fur et à mesure compléter et enrichir cette tendance de fond par une diversité d’approches, de modèles et d’outils. La simple multiplication sémantique de ces termes et appellations, eux-mêmes largement étoffés par une multitude de labels ou cautions plus ou moins officiels, ne fait que confirmer l’importance de la prise de conscience sociale et environnementale pour trouver de nouvelles alternatives et construire un monde plus harmonieux et soutenable. La multiplication de ces approches signifie également sans doute l’intérêt et le besoin de convergence, et plus encore de mise en résonance positive, pour trouver non pas une solution absolue et miraculeuse, mais un ensemble de nouvelles solutions qui concourront à dessiner ce nouvel avenir souhaitable.

Le biomimétisme est l’une de ces tendances fortement émergentes aujourd’hui. L’intérêt, de longue date chez certains, se développe dans tous les secteurs; les publications scientifiques et les brevets se multiplient; les connaissances du vivant sont en plein essor; les nouveaux moyens technologiques viennent offrir de nouvelles perspectives; les réseaux internationaux s’étoffent; l’initiative de la ville de Senlis de créer le Ceebios est une initiative singulière et audacieuse pour contribuer à l’animation du réseau et à l’émergence d’acteurs et de projets innovants.

L’objectif de cette étude était de disposer d’un premier point de notoriété du biomimétisme auprès de l’opinion publique, comparé à d’autres termes.

Synthèse des résultats

Les Français ont déjà entendu parler de beaucoup de terminologies ou d’appellations liées aux enjeux environnementaux et sociaux. En moyenne, 7,7 sur les 24 testés résonnent à leurs oreilles. Non pas qu’ils soient nécessairement en capacité de les définir (autre enjeu – autre étude), mais ce sont des termes qui sont désormais plus ou moins rentrés dans les habitudes et dans le vocabulaire courant.

Le premier d’entre eux – et le plus « ancien » également – est cette idée du « développement durable », dont les Français sont aujourd’hui 91% à en avoir déjà entendu parler. La très large couverture médiatique et politique, assortie de la prise de conscience avérée du besoin de trouver de nouveaux modèles économiques, sociaux et écologiques, explique bien sûr cette désormais notoriété de marque grand public du développement durable, qui pourtant bénéficie probablement aujourd’hui d’une moindre couverture, et qui a pour certains « un peu vieilli » (l’appellation, pas la finalité).

Les deux autres grands termes largement connus, sont « commerce équitable » (81%) et « biodiversité » (78%) : soit une thématique (la première) qui renvoie davantage à des aspects économiques et sociaux, notamment originellement dans les liens Nord-Sud, et disons en bonne partie promue à travers des produits ou des campagnes marketing et communication; et une autre (la seconde) qui décrit l’ensemble des écosystèmes et organismes vivants, cette fois-ci plutôt mise en avant dans le discours politique et/ou écologiste. Ces trois grands termes connus d’au moins 8 Français sur 10 sont suivis de deux autres, la « transition énergétique » (61%) et « l’économie sociale et solidaire » (56%). Autrement dit, les principaux termes connus des Français restent – et c’est logique – des termes installés depuis déjà quelques temps, mais surtout plutôt génériques pour ne pas dire généraux, qui décrivent davantage de grands principes que des alternatives ou solutions techniques.

D’autres termes, plus récents mais aussi plus descriptifs de méthodes ou de modèles, sont encore peu connus: « l’économie circulaire » par exemple, pourtant déjà relayée depuis plusieurs années et faisant écho à des enjeux connus des Français (les déchets, l’énergie, le recyclage …), ne bénéficie encore que d’une notoriété modeste de 16% auprès de l’ensemble de la population, pour qui « écologie industrielle » résonne davantage (24%). Parmi les approches cousines, la « troisième révolution industrielle », certes surtout portée par le concept de Jérémy Rifkin et promue par la région Hauts-de-France en particulier, reste faiblement connue, par seulement 14% des Français qui en ont déjà entendu parler. Il est également intéressant de relever les subtilités sémantiques qui peuvent plus ou moins aider à la diffusion et pédagogie d’une approche. Pour parler aujourd’hui des villes par exemple, il sera plus compliqué d’évoquer l’idée de « ville résiliante », une jolie et juste analogie, mais dont très peu de monde (5%) a déjà entendu parler, ou de « smart city », 14% (mais 27% auprès des jeunes), et il sera préférable de parler de « ville intelligente », une expression plus passe partout, mais connue par 39% des personnes interrogées.

Le « biomimétisme », sans doute un des termes derniers nés (médiatiquement parlant), se place à hauteur de 11% de notoriété, un niveau supérieur à « bio-inspiration » (préféré par certains) dont seulement 4% des Français connaissent le nom. Un score à la fois modeste et honorable comparé à d’autres appellations, qui montre tout le travail qui reste à accomplir, et qui rappelle également que quelques journaux télévisés (dont le biomimétisme a eu la chance de bénéficier au sein d’une large couverture médiatique depuis deux ans) ne font pas une notoriété grand public. En outre, ce terme, à la notoriété encore confidentielle donc, n’est pas nécessairement mieux connu des populations généralement plus adeptes de ces approches : il n’existe pas de différences hommes-femmes (alors que souvent les hommes sont plus friands d’approches technologiques et en connaissent davantage), pas davantage de score significativement plus élevé auprès des 18-24 ans de l’échantillon (qui pourtant sollicitent beaucoup les réseaux, s’en passionnent, et connaissent mieux les concepts plus récents). En revanche, le biomimétisme ne fait pas exception à la règle en étant significativement mieux connu des CSP+ (16% versus 11% auprès de l’ensemble).

La liste des termes et appellations étudiée dans ce point de notoriété aurait encore pu être élargie, il en ressort toutefois, au delà des valeurs individuelles mesurées, que la notoriété de bon nombre de ces terminologies reste modeste voire faible. Cette nouvelle génération de termes, faisant souvent davantage écho aux modes opératoires ou à des modèles – qualifions-les d’appellations du « comment » – est encore assez peu connue du grand public, au profit de termes plus anciens, souvent davantage des appellations du « pourquoi », ou génériques. Il est possible que la progression en notoriété de ces nouveaux termes sera liée à la progression simultanée de la crédibilité et de l’efficacité des concepts qu’ils proposent.

Enfin, cette multiplication de termes et appellations interroge également sur le devoir de pédagogie nécessaire pour mettre tout ceci en résonance et non en concurrence, en montrant comment ces approches ne se disputent pas paternité ou leadership, mais concourent et convergent en bonne complémentarité pour construire un nouveau modèle de développement surement plus composite que monolithique.

Alain Renaudin, président-fondateur NewCorp Conseil


Note méthodologique: Enquête NewCorp Conseil réalisée en ligne du 11 au 18 novembre 2016 auprès d’un échantillon national représentatif (méthode des quotas) de 2000 personnes âgées de 18 ans et plus.


Communiqué