Alain Renaudin‘s insight:

Les enjeux environnementaux ont jusqu’à présent été le plus souvent présentés sous un angle anxiogène, contraignant et culpabilisant. Même s’il faut reconnaître la vertu du signal d’alarme dans l’éveil des consciences, il faut aussi admettre que peu de solutions réelles, rupturistes, innovantes et systémiques étaient annoncées, donc perçues. Souvent incantatoires ou confidentielles voire expérimentales, les alternatives étaient dès lors souvent des voeux pieux à la lumière des vieux mais tenaces réverbères du XXème siècle. Lorsque le signal d’alarme n’est relié à aucune caserne n’envoyant donc aucun renfort ni équipe de secours, il fini par ne plus être entendu. Dans une autre version, c’est Pierre et l’environnement. Dans ce monde conscient de ses limites sans connaître d’autre système que celui qui les crée, personne ne veut voir des problèmes sans solutions. Cette situation crée alors soit un déni psychologique, soit une chasse aux boucs émissaires, soit le fantasme du génie humain.

Mais ça, c’était la saison 1, la saison du pourquoi, de l’alerte, des oeillères, de la prétention à se croire supérieur à la nature, de la bêtise à voir la nature comme une contrainte et un seul réservoir à matières premières.

Le biomimétisme propose la saison 2 des enjeux environnementaux, la saison du comment, on change d’angle de vue, d’acteurs et de perspectives, le ciel s’éclaircit, on regarde pas dessus le mur, on commence à équiper la caserne. La nature n’est plus une contrainte mais une solution, et si c’est toujours un réservoir, c’est un réservoir d’inspirations et d’innovations. La nature alors ne se réduit plus à la seule vision d’un stock fini, mais d’une ressource inépuisable de génie. Car s’il existe un génie sur cette terre, il est surement davantage sous nos pieds que dans le miroir.

La nature est l’avenir de l’homme.